1890-1914 AKA Victorin Garaix |
VICTOR GARAIX SA FAMILLE Victorin GARAIX dit Victor GARAIX est né le 8/11/1890 à Taulignan (Drôme..provençale aujourd'hui), il est mort en mission aux commandes de son avion le 23/8/1914 à Tucquenieux (Meurthe et Moselle) Fils de Jean-Louis GARAIX (Taulignan 15/7/1855-Cannes 8/31929) et de Mélina REYNAUD (Ponsas 25/5/1861- Villeneuve le Roi 25/5/1955), mariés le 1/5/1886. Frère de Marie Fernande Irénée GARAIX (Taulignan 15/12/1888 - Paris 16/2/1963) qui épousa le 5/7/1913 Isidore Frédéric ROSSET. Leurs enfants Victor-Claude et Odette (Epouse SALVAIRE) sont donc les neveux de Victor Garaix, et les enfants de ces derniers ses petits-neveux. SA VIE 1907-1908 Victor Garaix a acquis dans son stage dans l'industrie automobile (chez BOILLEAU à Longjumeau) une grande expérience du moteur à explosion. Boilleau n'hésita à lui confier une de ses voiturettes pour participer au " Grand prix des voiturettes " [L'aérophile] C'est chez Boilleau qu'il construisit le véhicule avec lequel il courut le Paris-Dieppe. Il devait habiter chez son père à Villeneuve le Roi où nous avons pu voir les restes de ce véhicule. 1908-1909 Victor Garaix travaille chez " Les Aéroplanes Bonnet-Labranche (192 ter rue Lecourbe Paris 15è) du 24/8/1908 au 22/5/1909 comme mécanicien chargé de la réparation et de l'entretien des appareils N°1, N°2 (monoplans); il dirigea la construction de planeurs, de modèles réduits et du monoplan N°3. 1909-1910 Victor Garaix travaille chez A.V.I.A. " Ateliers Vosgiens de Constructions Aériennes " du 22/5/1909 au 6/9/1910 en qualité de chef d'atelier, assurant même les derniers mois la direction de l'usine de Saint Dié . Son patron, Charles Roux lui délivrera un certificat dont le texte intégral est le suivant : Je soussigné, déclare avoir eu à mon service du 22 mai 1909 au 6 septembre 1910 Monsieur Victor Garaix en qualité de chef d'atelier. Pendant les huit derniers mois Monsieur Garaix a même cumulé les fonctions de directeur de l'usine de Saint Dié avec celles de chef d'atelier.. Il est sorti libre de tout engagement lors de la fermeture de mes ateliers pour une cause fortuite tout à fait indépendante de ses services. Je n'ai toujours eu qu'à me louer de ses services et de ses grandes qualités de mécanicien qui n'excluaient pas chez lui une très grande connaissance pratique de toutes les branches de la construction. Monsieur Garaix est à mon avis, à l 'heure actuelle,, l'un des hommes " du métier" ayant la plus grande expérience de la construction et de la mise au point des appareils d'aviation. En outre j'ai été très satisfait de la façon dont, dans les moments les plus critiques, il a sauvegardé mes intérêts, ayant au plus haut point conscience de sa responsabilité, justifiant toujours pleinement la très grande confiance que j'ai en lui. J'ajoute qu'il était très aimé et estimé et du personnel placé sous ses ordres (il a eu jusqu'à quarante ouvriers et contremaîtres à diriger. Je n'ai que le regret de ne pouvoir lui offrir actuellement une situation en rapport avec son mérite. Il n'avait pas 20 ans… C'est alors qu'il commence à piloter à Nancy et à Juvisy monoplans et biplans. 1911 Victor Garaix construit son monoplan métallique : il fut l'un des tout premiers à construire en métal. Il vole avec à Issy- les Moulineaux.[L'Aérophile] Il se lance dans la construction en série de cet appareil, mais il doit abandonner faute de débouchés C'est de cette époque que date la publicité ci-caprès: AEROPLANES METALLIQUES " CHARLES ROUX "
Victor GARAIX et Cie, Constructeurs Concessionnaires exclusifs MONOPLANS &BIPLANS type 1911 à 1, 2 & 3 places de 30 à 100 HP Depuis 6.000 francs Pièces détachées - Ailes Robusta - Hélices - Propulseurs - Moyeux SOUDURE AUTOGENE - FUSELAGES en ACIER Tous travaux pour l'aviation BUREAUX, USINES et ATELIERS, 48, Boul. d'Asnières, Ile de la Jatte. Neuilly sur Seine ECOLE DE PILOTAGE à IISY LES MOULINEAUX - OFFRON & CORDAN, Directeurs concessionnaires 1912 Victor Garaix entre à l'Ecole de pilotage d'Issy le Moulineaux, puis à La Vidamée : il passe son brevet de pilote le 8/11/1912 (Brevet N°1133. 1913 L'Ecole de La Vidamée se transfère à Chartres : Mr Alexandre dirige l'Ecole de pilotage " Aéro-Tourisme " dont Victor Garaix est l'instructeur. C'est à Chartres qu'il fait la connaissance de Paul Schmidt, patron des " Aéroplanes Paul Schmidt " et y entre en mars, quittant Alexandre, comme instructeur et responsable de la mise au point (pilote d'essai) en. En juin on tourne un film de fiction où il évolue avec son appareil, en présence d'américains (dont la fille de Pierpont-Morgan) Il passe son brevet de pilote militaire et va s'attaquer à de multiples records sur le biplan à incidence variable conçu par Schmidt. ¢ Il s'agit d'un mécanisme permettant au pilote de modifier l'angle (entre 0) et 18°) entre la carlingue et les ailes du biplan (l'angle choisi sera différent pour la vitesse en ligne et pour l'ascension). Victor Garaix est déjà connu internationalement . Au printemps 1913 il est sollicité par la société " L'AEROPLANE " de Philippopoli en Bulgarie pour diriger une Ecole de Pilotage, à la fois comme chef-pilote et chef-mécanicien. 1914 L'année de tous les records.. et de sa mort. C'est en février que débute cette prodigieuse campagne menée avec méthode et cet ensemble de qualités qui caractérisent Victor Garaix pour tous ceux qui l'ont approché : volonté, courage, méthode, sens du " risque calculé ", avec le qualificatif " sympathique " qui revient souvent dans les articles . A ces débuts de l'aviation les records à battre sont nombreux : records d'altitude, de vitesse, de durée, de distance, chacun finement découpé : records avec 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 passagers…durée pour 10, 20, 30, 40, 50, 100km, etc…. ce qui explique le nombre de 41 records mondiaux atteints par Victor Garaix au début juillet 1914 Ces vols, effectués avec le fameux biplan Paul Schmitt, dans lequel il sera abattu, se faisaient dans des conditions difficiles mais les données en étaient très contrôlées : poids des passagers, de l'huile et de l'essence, altitude, temps, température C'est ainsi que pour le record du 5 février avec 5 passagers on sait que le pilote pesait 85 kg et les passagers 325 kg, avec 100 litres d'essence et 40 litres d'huile pesant 155kg. - Il lui fallut 36 minutes pour monter et 16 pour descendre, partie en vol plané. Pour le record du 2 mars, vol de 55 minutes, ils étaient, à l'air libre, à -22° et l'avion était couvert de givre à la descente.. Pour le record à 9 passagers du 31 mars les passagers étaient tassés comme sardines en boîte, d'où cette réponse sortant du fond de la carlingue à Victor recommandant de ne pas bouger " vous pouvez être tranquille! ". C'était alors la compétition entre différents pays, dont l'Allemagne, et la France, et Victor Garaix, profitant des qualités de l'appareil Schmitt se lança méthodiquemnt à l'assaut des records : altitude d'abord, puis distance. Il faut ajouter que cet avion considéré par le Général Estienne comme faisant partie de l'aviation lourde et comme un début d' "aérobus " intéressait particulièrement Garaix qui croyait à l'avenir du transport aérien bien au-delà de ce que l'on pouvait faire à l'époque. Il faut dire aussi que les incidents , les insuccès dans les tentatives furent nombreux, comme cela ressort très bien du livre très complet de Mr Kurc sur les débuts de l'aviation à Chartres.. Voici les records successifs de 1914: - 31/1/1914 Altitude avec 6 passagers : 1750 m - 04/2/1914 Altitude avec 5 passagers : 2230 m - vol de 30 mn - 06/2/1914 Altitude avec 4 passagers : 2750 m (Matin 6/2) - 25/2/1914 Altitude avec 4 passagers : 3150 m (Matin 26/2) - 02/3/1914 Altitude avec 3 passagers : 3300 m - il bat l'allemand Sablating par vent violent (15 m/s) jusqu'à -22°.( l'Aéro du 3/3) - 17/3/1914 Altitude avec 7 passagers : 1650 m C'est à cette époque qu'un échange de lettres a lieu avec le Docteur Culty pour organiser la venue de Victor en avion à Taulignan, sur invitation de ses concitoyens, fiers de lui désormais.. - 28/3/1914 Altitude avec 8 passagers : 1550 m - montée en 44 mn alors que Sikorski sur son son puissant appareil mettait 2 h pour atteindre cette altitude (" l" Matin " du 29/3) - 31/3/1914 Altitude avec 9 passagers : 1580m - Montée rapide à 1000m, puis plus lente ensuite. Descente en vol plané avec juste quelques reprises au moteur - xx/4/1914 Vol de Chartres à Juvisy en 42 mn pour 70 km, mais record " à travers la campagne" , non homologable. - 22/4/1914 En un vol avec 6 passagers il bat ou établit 38 records : 110km en 1h.02 à 104.3km/h de moyenne avec pointe à 107 km/h Le 30 mai Victor Garaix reçoit un télégramme de Mr Hidelsheimer, délégué de l'Aéroclub autrichien lui demandant s'il désire participer au meeting de Vienne, et le conviant à venir le voir au Carlton si la réponse est positive. ..mais il n'était pas un habitué de ces manifestation. - 10/6/1914 Nouvelle moisson de records en un vol avec 5 passagers : vitesse moyenne, plus grande vitesse, Distance, durée, temps (¼,½, 1h) - 03/7/1914 Record de durée avec 3 passagers : 4h 03mn 20s en circuit fermé au-dessus de Chartres (environ 450 km). C'est le 41è record de Victor Garaix sur 138 records mondiaux dont 110 reviennent à la France. Début juillet également Victor Garaix procède à des vols avec une mission britannique intéressée par le " Paul Schmitt " et des records tombent au cours de cette mission. La GUERRE Mobilisé à Saint Cyr, engagé volontaire le 5 août, il est mandaté d'y ramener le biplan Paul Schmitt de Chartres le 8août 1914. Sa dernière lettre est d'un hôtel parisien, le 14 août 1914, veille de son départ.. Il rejoint Verdun accompagné de Paul Schmidt, le samedi 15 août avec son appareil, préalablement équipé de deux mitrailleuses ; Le très mauvais temps les contraindra à se poser près de Château-Thierry et à ne rejoindre Verdun que le lendemain, sous les bourrasques. L'avion, est alors équipé de deux lance-obus de 155mm,. Il part en mission dès le 17, avec deux mitrailleurs (Schmidt et Latreille), puis exécute des missions de bombardement les 20, 21 et 22, grâce à: sa charge qui dépasse 500kg et à sa possibilité de monter jusqu'à 3000 mètres. Le 23 août il effectue une première mission entre 8h.20 et 9h.45. C'est alors que l'on apprend que les allemands viennent d'installéer des " batteries spéciales " (DCA !) rendant impossible le survol de la région : Victor Garaix propose au capitaine Mauger de Varennes qui l'en félicite, de profiter des performances de son avion pour aller neutraliser cette batterie. Le lieutenant de Saizieux sollicite de l'accompagner comme observateur-mitrailleur. Partis à 16h.30 vers Audun le Roman ils seront abattus à 3000m d'altitude au dessus du village de Tucquenieux ou Garaix et de Saizieux furent inhumés avec les honneurs militaires allemands. Les " Etats de service " de l'Armée sont très clairs sur ces circonstances, confirmées par les témoignages oculaires. Un rapport est fait par le Capitaine Mauger de Varenne, appuyé par le commandant Faure, prônant la commande de cet appareil pour équiper l'Armée : ils avaient été impressionnés par ses qualités exceptionnelles pour l'époque (très supérieures à celles de son contemporain, le Farman HF 20). Malheureusement cela n'empêchera pas les concurrents de Paul Schmitt de faire courir le bruit que l'avion avait explosé en vol, et le rapport sera enterré , mais en même temps la bravoure de Garaix ne sera pas reconnue! . Pour la famille ce sera le silence jusqu'en mai 1915 où la Mission Catholique suisse donne la nouvelle : il a été abattu à Tucquenieux (Meurthe et Moselle) au cours d'une mission difficile, pour laquelle il s'était déclaré volontaire. Ainsi s'achevait une carrière menée avec tant de maîtrise et qui s'annonçait prometteuse, alors qu'il n'avait pas 24 ans. REFERENCES 1. La Revue " L'AEROPHILE " de 1913-1914 rapporte dans de nombreux N° les succès de Victor Garaix et consacre un long article au biplan Paul Schmidt dans son N° du 15/2/1914 2. Il en est de même de la " Revue Aérienne " Année 1914 3. Alain KURC Les Pionniers de l'Aviation en Beauce - 1877/1917, à qui j'avais communiqué mes dossiers, Contributed by Victor-Claude Rosset, 7-11-09
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